Dans l’enseignement de Jean Paul II, la femme occupe une place particulière. Il parle de la vocation de la femme comme de celle qui prend soin de l’autre et qui est au service de l’amour.

Le texte hébreu de la Bible quand il dit « femme» suggère celle qui est creusée. La femme est toute attente, elle est accueil. On peut dire que la femme est entièrement creusée par le désir d’être aimée, physiquement, psychologiquement et spirituellement. La femme est celle qui appelle l’amour, qui éveille l’amour dans le cœur de l’homme, elle est source d’amour.

La femme apprend à  l’homme sa paternité. Car la mère accueille l’enfant, le porte, mais elle est appelée à  aller plus loin encore : mettre un enfant au monde en le rendant à  l’homme pour que celui-ci devienne véritablement père. Le père qui va nommer son enfant, lui donne son identité de personne à  part, distincte de celle de sa mère, ce qui va aider l’enfant à  grandir.

Mais la maternité de la femme ne s’arrête pas ici. Elle accompagne l’homme tout au long de sa vie. Elle est surtout le guide du premier pas de l’enfant, le soutien de sa croissance, puis le point de repère sur le chemin de sa vie.

En étant religieuse dans ma mission auprès de familles, je peux vivre la maternité spirituelle, la fécondité spirituelle. Je peux témoigner combien être mère est difficile et en même temps très beau. Etre mère aujourd’hui demande beaucoup. Cela exige un don de soi dont on ne mesure pas suffisamment les exigences. Dans la famille, la femme est toute à  chacun (nourriture, santé, éducations, difficultés, joies…). Car la tendresse et l’amour dépassent toutes les misères humaines.

Encore aujourd’hui, il y a les femmes qui ne sont pas respectées. Elles deviennent un objet dans les mains des autres. Avec elles, je prends ce long chemin de guérison plein de doutes, de culpabilité, de perte de confiance pour retrouver leur dignité. Il faut du temps et de la patience pour que les blessures puissent se cicatriser et que la femme retrouve la joie et la dignité d’être humain.

Avec elles, voir grandir les enfants, les aider à  devenir autonomes malgré les problèmes éducatifs, accompagner les femmes qui attendent un enfant avec la peur car elles ne se sentent pas capables d’assumer cette tache maternelle dans la solitude. Tout cela me fait vivre. Prendre soin de l’autre. J’essaye d’aider à  retrouver le goût de vivre et cette dignité oubliée voire perdue.

Par la consécration religieuse, je réponds « oui » à  la fidélité de Dieu et Il comble véritablement mon âme qui Le désire. Dans la prière, ce cœur à  cœur avec mon Bien Aimé. Dans la vérité, je trouve la paix et la liberté intérieure. Et cette paix, je suis appelée à  la partager avec toutes les personnes. Christ m’invite à  mener la lutte contre le mal et chercher le vrai bien de l’homme, à  contribuer à  trouver l’équilibre spirituel des autres. J’essaye de me faire proche des personnes les plus démunies, les entourer de chaleur humaine. Pour moi c’est vivre le service de compassion et d’Amour. C’est la joie et le bonheur d’être femme et par ma vocation religieuse de pouvoir chaque jour approfondir ma féminité en me donnant aux autres.

Je voudrais finir avec une citation de la « Lettre aux femmes» de Jean Paul II : « Merci à  toi femme, pour le seul fait d’être femme ! Par la perception propre à  ta féminité, tu enrichis la compréhension du monde et tu contribues à  la pleine vérité des relations humaines. »

Sr Malgosia SOBOTKIEWCZ