Sr Aurélie, supérieure générale de la Congrégation
Sr Catherine est née en Irlande d’une famille de 12 enfants représentée aujourd’hui par ses sœurs et ses nièces venues pour la confier à Dieu et entourer Sr Nora, leur sœur et notre Sœur.
Sa famille comptait beaucoup pour elle : elle se réjouissait quand elle s’agrandissait encore et était peinée quand l’un des siens quittait notre monde. Très fraternelle, elle partageait facilement à ses sœurs de communauté les joies et les peines de sa famille pour les porter dans la prière.
Sr Catherine a fait profession le 24 mai 1968 chez les Sœurs de Notre Dame de Bon Secours de Troyes. Toute sa vie durant, elle a vécu pleinement le charisme de la Congrégation. Toujours au service de ses Sœurs et des malades, Sr Catherine a accompli ce pourquoi la Congrégation a été fondée : prendre soin de l’humanité souffrante dans un esprit de charité, d’humilité, de simplicité. Par sa présence et sa compassion, elle a vécu la mission, fidèle à l’esprit du Bon Secours.
C’est son sens du service et sa disponibilité que je retiendrai de son témoignage. Sa famille pourra peut-être nous dire si Sr Catherine est née avec un tablier car dans les communautés où elle a été envoyée, c’est sans doute le vêtement qu’elle a le plus souvent porté. Comme Lui, comme Jésus, elle en a noué plusieurs :
- Le tablier de l’infirmière à Limerick à St Paul’nursing home, à Bougival pour les soins à domicile, à Troyes, à Paris et à Vitry pour les sœurs aînées et les sœurs malades de sa communauté, pour les visites à l’hôpital de Vitry.
- Le tablier de la responsable de communauté qui était aux petits soins de ses sœurs et des invités de passage à qui il manquait un ticket de transport ou une brosse à dents…
- Le tablier de la cuisinière qui mitonnait en même temps de bons petits plats français, des scons délicieux ou les « famous irish coffey »
- Le tablier du déménageur quand il a fallu fermer des communautés et vider les maisons.
Sr Catherine s’est levée chaque jour pour servir par amour, pour être signe du Royaume, signe d’espérance, de tendresse.
Comme Lui, Catherine, tu as été pour nous et pour le monde, signe d’évangile. Avec ta famille, tes amis, nous rendons grâce d’être invités à la table que tu as dressée aujourd’hui avec le Seigneur.
Breda, nièce de Sr Catherine, lors des obsèques de Sr Catherine le 27 mai en la Collégiale Notre-Dame de l’Assomption de Vitry-le-François
A « Kitty »
Ceci n’est que quelques-uns des hommages rendus à Kitty depuis l’Irlande.
Tu as mené une vie très inspirée, une vie bien vécue dans le service des autres, comme une remarquable amie de Dieu. Ta prière était un véritable Don de Dieu.
Kitty était l’incarnation de l’Esprit des Sœurs de Bon Secours de Troyes. Par son travail en Irlande et en France, elle a pris soin des malades et des plus nécessiteux, prenant le temps avec eux, priant pour eux et avec eux, si discrètement sans recherche de la gloriole.
Par ses propres mots, à la suite d’une retraite, Kitty disait « Le Verbe s’est fait chair en moi. Lorsque je le fréquente, le Christ devient vivant en moi, afin que moi à mon tour je le transmette à d’autres. C’est ainsi qu’elle a vécu, sa foi profonde, sa dévotion à Marie et Jésus lui donnaient la force et la possibilité d’aller aux périphéries de la société et se pencher vers ceux qui sont dans le besoin dans un esprit de Charité, d’Humilité et de Simplicité,
Une tante tient une place unique dans une famille. Elles sont les sœurs de nos parents et sont nos amies de toujours. Elles offrent une sagesse, nous couvrent d’amour et nous soutiennent tout au long de notre vie.
La famille était très importante pour Kitty, un des moments importants de l’année pour autant que je me souviens, c’étaient les vacances en famille pour Kitty et Noreen (Sr Nora). Je me faisais un devoir lorsque j’habitais à Kilkenny d’être là quand c’était notre tour de les accueillir. Elles n’ont jamais manqué de visiter chaque frère et sœur, on avait la chance lorsqu’elles passaient deux fois.
Lorsque j’étais enfant et qu’on avait quelqu’un qui vivait à l’étranger, c’était très émouvant de les entendre parler de leurs vies et des lieux où elles passaient. Plus récemment, c’était un bonheur de discuter avec elles autour d’un café ou un verre de vin ou simplement d’être là goûtant leur présence. C’est certainement quelque chose que nous ne faisons pas assez dans notre monde tourmenté. Je suppose que c’est grâce aux « Religieuses » que mon amour pour la France a grandi et que j’ai fini par me décider de m’inscrire à une année d’étude universitaire à Arras. Une autre raison qui me faisait désirer leur visite, c’est qu’elles connaissaient mon penchant pour le chocolat noir aux noisettes qu’elles nous offraient chaque fois.
Les dernières années j’avais le bonheur de les accueillir là où je vis maintenant, à Wexford et mes enfants en jouissaient autant au point qu’ils étaient tristes au moment du départ. L’année dernière, nous avons visité ensemble « L’Ile Notre Dame » à Wexford (le plus ancien lieu de pèlerinage mariale en Irlande). Je vois encore Kitty faire le tour du lac toute seul, contemplant, goûtant le silence et la paix sans aucun doute en priant.
Impossible de parler de Kitty, sans parler de Noreen, les deux vont de pair, on ne voyait jamais l’une sans l’autre.
A Noreen, merci d’avoir été notre soutien si précieux, amie et sœur depuis des années. Du fond du cœur, merci d’avoir été là lorsque Kitty en avait besoin depuis sa chute et pendant sa courte hospitalisation. C’est une grande consolation pour nous de savoir que tu étais présente à la fin de sa vie et je suis sûre qu’elle a senti ta présence.
Merci à toi, Nora, à la Congrégation et en particulier aux communautés de Vitry-le-François et Arcis-sur-Aube pour la disponibilité, l’hospitalité, la générosité, le temps que vous nous avez donné. Vous nous avez aidés à vivre notre présence en France paisiblement. Nous avons avec joie rencontré et appris à connaître ta famille religieuse. Nous avons senti une grande communion entre vous toutes.
Pour terminer un poème, une prière :
Ne sois pas triste pour moi, maintenant je suis libre
Je suis le chemin que Dieu a tracé pour moi
J’ai pris sa main quand j’ai entendu son appel
J’ai tourné le dos et ai tout laissé
Je ne pouvais rester un jour de plus
Rire, aimer, jouer
Ouvrages non accomplis doivent rester ainsi
J’ai trouvé la paix à la fin du jour
Si mon départ a laissé un vide
Remplis-le des souvenir joyeux
Une amitié partagée, un rire, un baiser
Ah oui, ces choses vont me manquer
Ne sois pas troublé par la tristesse
Je te souhaite le soleil pour demain
Ma vie a été remplie, j’ai gouté beaucoup.
Des bons amis, des bons temps, la présence d’un être cher
Peut-être mon temps a semblé trop bref
Ne le prolonge pas avec un deuil prolongé
Elevez vos cœurs et partagez avec moi
Dieu me voulait maintenant
Il m’a rendu libre.
Que ton âme repose en paix et que ton cœur retrouve la lumière bientôt.
Mauricette, amie de Sœur Nora et de la communauté d’Arcis-sur-Aube à la suite d’un temps de recueillement près de Sr Catherine avant les obsèques
En cercle autour de la défunte, ce mot n’est pas le meilleur pour désigner la femme, la sœur qui semble seulement dormir, les mains croisées sur son chapelet. Une force paisible émane de ce corps que l’embaumement restitue sain et solide et personnellement est juste le mot de Christian Bobin appelant sa femme morte « la plus que vive ». Au fil des « Réjouis-toi Marie », des prières, des témoignages de chacune se dessine l’énergie post mortem d’une vie donnée au SEIGNEUR. Tous ces morts passés, amis, famille partis sans adieu, dans la confusion, parfois même dans le conflit, viennent revivre en ce passage de la vie à LA VIE, promise, espérée, crue, approchée : notre lot commun au temps de l’accomplissement de chacun.
Charles H., élu municipal
Je crois que nos proches invisibles nous aident dans la vie de tous les jours, je leur demande souvent de l’aide et je suis sûr que votre sœur Catherine est avec vous.
Toutes mes condoléances, mes prières vous accompagnent ainsi que votre famille.